Au printemps, à mesure que la forêt se couvre de feuilles, Jean, jeune garde forestier, découvre la puissante lutte que se livrent les forces de vie et de mort. Au fil des saisons, son métier évolue et l'homme des bois d'hier, aujourd'hui à la retraite, est sidéré de voir la sylviculture moderne s'abreuver de nouvelles connaissances environnementales pour piller la forêt en toute impunité alors que la gestion sylvicole sommaire de ses débuts était de nature conservatrice. Face à l'intérêt financier qui réduit l'arbre à un tas de planches malgré l'apport des sciences écologiques, ne faut-il pas faire surgir ce besoin de sauvage qu'éprouve tout homme qui veut retrouver une âme de poète ?

Bernard Franquin est un soixante-huitard qui a abandonné la ville pour vivre en forêt au soir de ses vingt ans. Quarante ans passés sous les frondaisons lui ont donné l'assurance qu'un brin d'herbe vit, murmure, meurt comme la bête qui le broute, comme l'homme qui le foule aux pieds sans considération.